Chana. Elle est née à Piatek le 14 Mars 1896 dans un shtetl de la région de Lodz (Pologne).
Elle est la fille ainée d’un rabbin. Sa soeur cadette se prénomme Reiba. Chana quitte rapidement la région pour
Varsovie. Elle se marie avec son cousin germain, Monsieur Abram Chaïm FRANKENSZTEJN avec lequel elle a
trois enfants. Marek, né en 1918, Lily née en 1921 et Bajla dit Barbara née en 1922.
Chana est commerçante à Varsovie. Elle possède un commerce Rue Stalowa et un second Rue Grzybowska. Elle
et son mari, sont des passionnés de jeux de cartes. Leurs domiciles de l’Avenue Piekna à Varsovie devient un «
tripot » ou de nombreux amis sont accueillis pour des soirées de cartes et des jeux d’argent. En 1935, sa fille Lily
décède des suites d’une bronchite aïgue. A partir des années 30, la famille passe chaque été sur la côte d’Azur en
France. Marek et Bajla, ses deux enfants parfont leur Français lors de leurs séjours dans l’Hexagone.
En Septembre 1939, alors que Chana quitte le domicile de ses frères de Neuilly/Seine pour la rentrée scolaire à
Varsovie, elle reçoit un télégramme de son mari resté en Pologne. Il y est inscrit : _ « Ne rentrez pas, - STOP -
L’Allemagne envahit la Pologne » - STOP ». De 1940 à 1943, elle accompagne Marek et Bajla, son fils et sa fille
entre Grenoble, Vichy, et le village d’Asnières/Blour dans la Vienne. Alors que son fils rejoint l’Armée Polonaise
Libre à Londres dans la clandestinité, sa fille Bajla contracte la tuberculose. Elle est au chevet de sa fille qui est
soignée dans un sanatorium de l’Isère jusqu’en 1944 probablement sous une fausse identité.
Entre 1945 et 1946, elle bénéficie des mesures de restitution des biens spoliés à ses frères assassinés dans les
camps d’extermination. Cela lui permet de devenir propriétaire d’un commerce situé au 327, rue Saint-Martin à
Paris (2) et d’une ferme agricole de 18 hectares située dans le village d’Asnières/Blour ( département de la
Vienne). Elle rouvre le commerce abandonné à Paris par ses frères « non-rentré » et vends la propriété de la
Vienne. En 1949, elle demande un visa à la préfecture de Police de Paris, pour une immigration vers la Palestine,
ce qui est accordé, mais elle reste en France se consacrant à ses affaires et sa passion pour les jeux de cartes au
casino, d’abord Enghein et puis après son déménagement à Nice - celui de Monaco, ou elle dilapide ses biens. En
1952, elle déclare à l’office français pour les réfugiés et apatrides le décès de son mari fusillé dans le ghetto de
Varsovie durant la guerre.
D’abord accueillie au domicile de sa fille en région parisienne, elle devient pensionnaire d’une maison de retraite ou
elle meurt le 10 Mai 1983.


